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samedi 14 décembre 2013


Thomas Rain Crowe
Ma vie dans les Appalaches
Traduction Mathias de Breyne
Ed. Phébus


« Après des années d’errance aux Etats-Unis et en Europe », Thomas Rain Crowe est de retour chez lui.Chez lui : une cabane qu’on lui a prêtée, avec un poêle à bois et une terre arable en assez grande quantité le long de la Green River, à la frontière de la Caroline du Nord et de la Caroline du Sud.Là, « au milieu des grands arbres et des braillements obscurs de la nature et de l’esprit humain », il vivra dans une relative réclusion, tirant sa subsistance du labeur de ses mains. Loin de toutes les sollicitations, toutes les connections du monde moderne, afin d’apprendre à mieux se connaître.«Etre de retour chez soi » est l’une des réflexions, des méditations de ce livre.  L’une des réflexions sur laquelle l’homme qui écrit se penche,  avec laquelle il interroge le genre de vie qu’il mène là.  Ce que signifie s’approprier un lieu, non en le possédant, mais en essayant de vivre en bonne amitié avec lui, faire sien un coin où l’on vient de se poser, ou l’on en est  venu, et ce pour des raisons personnelles, à se poser… Le poète Carl Sandburg, qui avait vécu lui aussi dans ce même coin, à quelques kms de la cabane de Thomas Rain Crowe, comme nous l’apprenons dans le chapitre Connemara (nom de la ferme de Sandburg), pensait qu’être chez soi signifie vivre dans l’endroit qui nous donne uniquement ce dont on a besoin dans la vie, ce qui pour lui correspondait à  : «  Ne pas être emprisonné, manger régulièrement, publier ce que j’écris, et recevoir un peu d’amour à la maison et à l’extérieur ».
Thomas Rain Crowe nous prévient tout de suite, une telle existence n’a rien d’une rêverie romantique, ni d’une idylle avec la nature, mais demande avant tout une bonne santé physique et une bonne relation avec soi-même. Cet accord est d’ailleurs ce qui s’approfondit dans le silence, et qui passe par la relation avec la nature. Un bon dialogue avec la nature est le reflet d’un bon dialogue avec soi-même, et vice-versa. Et ce dialogue est un chemin qui se creuse, en travaillant la terre, en regardant les étoiles, en se baignant nu dans une rivière… marchant sur ce chemin qui n’a pas de fin.
Ce mode de vie, nous dit-il aussi, n’est pas seulement un mode de survie mais c’est aussi un engagement. L’équilibre avec la nature ayant été rompu, si nous ne faisons rien notre avenir est fortement en danger.  L’équilibre à trouver, à retrouver est l’un des thèmes importants du livre.
C’est  même l’enjeu de ce mode de vie auquel Thomas Rain Crowe
s’est plié volontairement.  En prenant conscience de la marche destructrice « du progrès », des effets ravageurs de l’instinct de propriété, de l’emploi de toutes les ressources naturelles pour le seul profit des hommes, « dans cette perspective, il est bien évident que même si tout le monde ne peut vivre comme moi, nous devons tous être dans une relation plus intime avec notre environnement naturel et considérer la terre comme un objet vivant, digne de respect et non comme un sujet inanimé, quelque chose à conquérir et à posséder ».
Sans cela, pas de retour possible chez soi, même si ce chez soi se voit menacé à la fin par la disparition de Zoro et de Mac, les deux mentors de Thomas , et par l’arrivée d’une nouvelle génération, qui transforme imperceptiblement  les lieux, « au lieu de vivre dans la nature, j’avais le sentiment tout bonnement de vivre à la campagne ». Le départ est alors inéluctable et le retour chez soi impossible.
Reste la connaissance du chez soi.


On peut lire sur le site de la république des livres un bel article de Mathias de Breyne sur la traduction du livre:





MANDELA
How mighty Mandela moves through
what was once a fence, now a freedom
as far as the eye can see, bodies, dancing,
and covering up crossroads as he moves in
the direction of home: Sowetto, sweet Sowetto
that stands for what a tribe knows    when it sings!

M A N D E L A….   M A N D E L A….

All Africa lines the road less traveled.
By this time you’d think thirty years would be too long
for any man to wait, but not Mandela.

M A N D E L A….    M A N D E L A….

“Man” for all mankind. “Dela” for a deal.
For “one man, one vote,” even for a messiah who
walks through the curtain of pain
onto the stage of prophecy
like the last spark for the first fire of a new age.
Like the walk down from Sinai into the limelight.
Out of the cold.

M A D I B A….    M A D I B A….

“We are the new Africa. We are the new Freedom.
We are the Forgivers. We are the World.
Together, now, we will dance:
    the dance of democracy
    the dance of prosperity
    the dance of Peace.
We are the new Africa. We are the world.”

M A D I B A….    M A D I B A….

All people.  All love. We hold his name on high.

M A D I B A….     M A D I B  A….

                              
2/12/1990 and 6/12/2013

THOMAS RAIN CROWE