La Flamme bleue
de
Maria Carpi
traduit
du portugais (Brésil)
Par Helena Ferreira
Peintures
originales
d’Evelyne Winocq Debeire
collection Poèmes de la Nuit
20 exemplaires
Je pourrais être indulgent, flatteur,
élégant et...hypocrite.
Je ne le serai pas.
Je préfère avertir le lecteur, je préfère
qu´il sorte du rêve et commence à
plonger
dans cette poésie, nageant avec fermeté.
Armondo
Trevisan
In A Chama
Azul (La flamme bleue) de Maria Carpi,
version originale aux editions AGE, Porto
Alegre, Brésil, 2011
La Flamme bleue (A chama azul)
est un
ensemble de poèmes dit Poèmes de Jeanne, composé de trois cahiers Jeanne
et l’épée, Jeanne et la flamme intérieure, Jeanne et la voix
où la
poétesse avec la pointe de son crayon d’une extrême finesse trace la
trajectoire de la courte vie de la paysanne de Domremy qui sur la foi des voix d’elle entendait se mit en marche. Qu’elle accomplit ce pour quoi elle déclara avoir été envoyé et
comment pour cela elle fut brûlée vive, nous ne l’ignorons pas. Trajectoire
reprise romancée tant de fois que l’on ne sait plus parfois si Jeanne a
réellement existé ou si elle ne serait pas un des multiples fruits de l’imagination populaire. Mais des
documents historiques l’attestent (chroniques, compte-rendu de son procès…) :
la Pucelle d’Orléans
a bien existé. Pour la poétesse ce fait est entendu, irréfutable, il n’y a pas
là d’obscurité à éclaircir. Ce n’est donc pas à donner une vision réaliste historique à laquelle son
art va s’attacher, mais à épouser « la pente » de la voix entendue, à
la suivre dans les plis de la chair, et tenter de nous restituer ce mouvement. La
transformation qui s’opère au contact de la voix est celle qui mène à la
libération intérieure, au renoncement complet de soi. La scène est secrète, intime, elle ne peut être approchée.
Elle ne peut être approchée que les yeux fermés, dans une attention extrême. D’où,
sinon de son propre silence, Maria Carpi aurait pu percevoir ce qu’elle nous
offre dans La Flamme
bleue ?
Attentive au non écouté,
elle cherche à entendre le silence
de l'écoute. Le cartilage
de l'abandon. Les créneaux
des hautes tours regardent
épouvantés. Elle
accélère
la séparation des eaux
pour que le semeur y traverse
à gué. Berger et pâture
depuis le lever du soleil.
Les brebis la léchaient
pour apaiser le dernier
et les abeilles embrouillaient
la chevelure dégrossie
pour ne plus entendre
ni être entendue, pour
seulement vérifier
le souffle de la flamme.
MARIA CARPI,
poétesse brésilienne, est née à Guaporé (1939) dans l´État de Rio Grande do Sul. Professeur, avocate, et auteur de Nos gerais da dor (Movimento, 1990), Desiderium Desideravi (Movimento, 1991), Vidência e acaso (Movimento 1993), Os cantares da semente (Movimento, 1996), O caderno das águas (WS Editor, 1998), A migalha e a fome (Vozes, 2000), A força de não ter força (Escrituras, 2003), As sombras da vinha (Bertrand do Brasil, 2004), O herói desvalido (Bertrand do Brasil, 2005).
poétesse brésilienne, est née à Guaporé (1939) dans l´État de Rio Grande do Sul. Professeur, avocate, et auteur de Nos gerais da dor (Movimento, 1990), Desiderium Desideravi (Movimento, 1991), Vidência e acaso (Movimento 1993), Os cantares da semente (Movimento, 1996), O caderno das águas (WS Editor, 1998), A migalha e a fome (Vozes, 2000), A força de não ter força (Escrituras, 2003), As sombras da vinha (Bertrand do Brasil, 2004), O herói desvalido (Bertrand do Brasil, 2005).
Elle a participé à plusieurs anthologies et revues
spécialisées. Maria Carpi a été membre non seulement du Conseil de l´État pour
les Droits de l´Enfant et de
l´Adolescent, en qualité de représentante de la Défense Juridique
gratuite, de l´Ordre des Avocats du Brésil du Rio Grande do Sul/OAB-RS, mais
aussi, pendant deux ans, de l´Association des Écrivains Gaúchos au Conseil de l´État pour la Culture.
HELENA
FERREIRA,
brésilienne,
née à Rio de Janeiro.
Formée aux lettres Néo-latines à l’Université nationale de Philosophie, de la vieille Université du Brésil, aujourd'hui Université des Lettres de l'Université Fédérale de Rio de Janeiro où elle a enseigné la langue et la littérature espagnole.
Elle a collaboré à plusieurs journaux, magazines, des anthologies et des manuels, au Brésil comme à l’étranger.
Elle a traduit pour le portugais Nuevo descubrimiento del gran río de las Amazonas du prêtre Cristobal de Acuna 1641), qui appartient à la collection de la Fondation de la Bibliothèque nationale.
Formée aux lettres Néo-latines à l’Université nationale de Philosophie, de la vieille Université du Brésil, aujourd'hui Université des Lettres de l'Université Fédérale de Rio de Janeiro où elle a enseigné la langue et la littérature espagnole.
Elle a collaboré à plusieurs journaux, magazines, des anthologies et des manuels, au Brésil comme à l’étranger.
Elle a traduit pour le portugais Nuevo descubrimiento del gran río de las Amazonas du prêtre Cristobal de Acuna 1641), qui appartient à la collection de la Fondation de la Bibliothèque nationale.
En 2005 l'Union brésilienne d'Auteurs / UBE-RJ lui a accordé son
Prix "Lygia Moura Rasi" pour la
traduction espagnole du livre Dança do fogo − estudo sobre
o desejo, de Sílvia Jacintho . Et, en 2011, le prix Almeida Guilherme pour l’ensemble de ses
traductions du portugais en espagnol,
français et italien et vice versa.
En plus d’être traductrice, elle est poétesse et essayiste, et membre du P.E.N club du Brésil
EVELYNE WINOCQ DEBEIRE,
née en 1971, originaire de
Saint-Florent-le-Vieil, diplômée de l’école des Beaux-Arts de Nantes en 2000,
elle expose régulièrement son travail. Elle se consacre à la peinture, des
huiles sur toiles en grande partie, également à la gravure sur cuivre.Elle a créé l’association Almagra en 2007. La section maison d’édition la concernant est apparue en 2010.
Depuis 2000, une douzaine de ses livres ont été publiés, dont quatre côté écriture, les autres côté illustration ou peinture, chez Paupières de terre, Le dé bleu, Tarabuste, Soc et Foc…
«Peindre pour, avant tout, rechercher. Peindre pour interroger le Temps.»