Les cordels cheminots
de
FRED SOCHARD
de
FRED SOCHARD
Fred Sochard n’est pas poète
Fred Sochard n’est pas cordeliste
Il y a de la poésie dans l’univers de Fred Sochard
Il y a du cordel dans ses cordels cheminots
La littérature de cordel
Forme populaire de la poésie orale, la
littérature de Cordel
que l'on trouvait dès la Renaissance au Portugal, est typique du Nord Est
brésilien, surtout dans les états de Pernambuco, de Paraíba, de Rio Grande do
Norte et de Ceará. Il est courant que les propres auteurs vendent leurs oeuvres
sur les marchés et aujourd'hui, le Cordel est
vendu dans les foires culturelles, les maison de la culture, les librairies et
lors des représentation de cordélistes. Des
auteurs sont restés dans la mémoire, tels les poètes Leandro Gomes de Barros
(1865-1918) et João Martins de Athayde (1880-1959).
La littérature
de Cordel joue un rôle dans la lutte contre
l'analphabétisme par la diffusion de la lecture qu'elle encourage, elle
contribue à la formation d'identité culturelle régionale et à la diffusion d'un
art graphique populaire tout en assumant une fonction didactique et de critique
sociale.
Le cordel d’aujourd’hui comme celui d’hier témoigne de la
capacité de création, d’inventivité, du goût du jeu, de la dérision, mais aussi
du beau, des individus. Poétique, drôle, vivant, il permet avec peu de moyens
de communiquer sur un ton très personnel, direct, avec une simplicité, une
naïveté absente des ouvrages classiques.
C’est un mode d’expression populaire, typiquement brésilien, qu’à cela ne
tienne… Nous n’avons pas cherché à restituer l’esprit du cordel traditionnel,
c’est impossible, il y a des choses qui ne s’inventent pas, non, nous nous
sommes inspirés de lui. Pour les Arêtes, c’était l’occasion de renouer avec
l’esprit de Page, la petite
collection première pierre de la maison. Une feuille libre de poésie (un poème/une peinture) que
l’on pouvait recevoir par la poste et glisser dans sa poche, dans toutes les
poches, même informes ou trouées, ou plates comme des limandes ou volantes, des
poches qui pour certaines n’avaient jamais contenu de tels objets, la poésie
c’est quoi ? Ҁa sert à quoi ? Ҁa te sert, toi ? Et comme l’occasion
fait le larron, de demander à Fred Sochard, avec lequel nous avions inauguré la
collection les Signes sont des Singes,
lui qui dessine, écrit, peint, s’il ne voulait pas à l’instar de certains des poètes de cordel
qui exercent plusieurs métiers liés à la littérature et aux arts plastiques,
réaliser ses propres cordels. Réponse enthousiaste. Dans un coin de son atelier
il y avait déjà ces petits livres, une
amitié pour ces drôles de petits objets, cette poésie de colportage. Nous avons
évoqué plusieurs pistes. Le contenu des cordels : des histoires, le plus
souvent écrites en vers. Issues au commencement de traditions orales. Ecrits
satiriques, cris de colère , contes, faits divers, politiques, religieux, chant
de gloire aux footballeurs, tout y passe, tout ce qui fait le quotidien du
poète, tout ce qui peut divertir et instruire. Fred, lui, a cheminé jusqu’aux
rails, wagons et gares de son enfance. C’est cet univers là qu’il a choisi de
retranscrire, de faire revivre à travers de petites histoires aux titres
évocateurs : Le wagon rouge, Sur les
quais, La salle des pas perdus,
Littérature de gare, Fantômas déraille, Trois huit, Les compartiments, Blue
train. L'idée, étant de proposer des
variations sur le thème ferroviaire, de l'aborder sous des angles divers, et de
jouer avec la forme en conséquence. Il présentera les trois premiers lors du
mini Marché de Poésie de La
Rochelle, et je les emporterai dans ma valise pour le salon
jeunesse de Luçon, petite ville dont la gare n’est pas étrangère aux souvenirs
de Fred Sochard, mais c’est là une autre
histoire...