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samedi 3 mars 2012



Les cordels cheminots
  de
FRED SOCHARD



Fred Sochard n’est pas poète
Fred Sochard n’est pas cordeliste
Il y a de la poésie dans l’univers de Fred Sochard
Il y a du cordel dans ses cordels cheminots

La littérature de cordel

Forme populaire de la poésie orale, la littérature de Cordel que l'on trouvait dès la Renaissance au Portugal, est typique du Nord Est brésilien, surtout dans les états de Pernambuco, de Paraíba, de Rio Grande do Norte et de Ceará. Il est courant que les propres auteurs vendent leurs oeuvres sur les marchés et aujourd'hui, le Cordel est vendu dans les foires culturelles, les maison de la culture, les librairies et lors des représentation de cordélistes. Des auteurs sont restés dans la mémoire, tels les poètes Leandro Gomes de Barros (1865-1918) et João Martins de Athayde (1880-1959).
La littérature de Cordel joue un rôle dans la lutte contre l'analphabétisme par la diffusion de la lecture qu'elle encourage, elle contribue à la formation d'identité culturelle régionale et à la diffusion d'un art graphique populaire tout en assumant une fonction didactique et de critique sociale.


Le cordel d’aujourd’hui comme celui d’hier témoigne de la capacité de création, d’inventivité, du goût du jeu, de la dérision, mais aussi du beau, des individus. Poétique, drôle, vivant, il permet avec peu de moyens de communiquer sur un ton très personnel, direct, avec une simplicité, une naïveté  absente des ouvrages classiques. C’est un mode d’expression populaire, typiquement brésilien, qu’à cela ne tienne… Nous n’avons pas cherché à restituer l’esprit du cordel traditionnel, c’est impossible, il y a des choses qui ne s’inventent pas, non, nous nous sommes inspirés de lui. Pour les Arêtes, c’était l’occasion de renouer avec l’esprit de Page, la petite collection première pierre de la maison. Une feuille  libre de poésie (un poème/une peinture) que l’on pouvait recevoir par la poste et glisser dans sa poche, dans toutes les poches, même informes ou trouées, ou plates comme des limandes ou volantes, des poches qui pour certaines n’avaient jamais contenu de tels objets, la poésie c’est quoi ? Ҁa sert à quoi ? Ҁa te sert, toi ? Et comme l’occasion fait le larron, de demander à Fred Sochard, avec lequel nous avions inauguré la collection les Signes sont des Singes, lui qui dessine, écrit, peint, s’il ne voulait pas  à l’instar de certains des poètes de cordel qui exercent plusieurs métiers liés à la littérature et aux arts plastiques, réaliser ses propres cordels. Réponse enthousiaste. Dans un coin de son atelier il y avait déjà ces petits livres,  une amitié pour ces drôles de petits objets, cette poésie de colportage. Nous avons évoqué plusieurs pistes. Le contenu des cordels : des histoires, le plus souvent écrites en vers. Issues au commencement de traditions orales. Ecrits satiriques, cris de colère , contes, faits divers, politiques, religieux, chant de gloire aux footballeurs, tout y passe, tout ce qui fait le quotidien du poète, tout ce qui peut divertir et instruire. Fred, lui, a cheminé jusqu’aux rails, wagons et gares de son enfance. C’est cet univers là qu’il a choisi de retranscrire, de faire revivre à travers de petites histoires aux titres évocateurs : Le wagon rouge, Sur les quais,  La salle des pas perdus, Littérature de gare, Fantômas déraille, Trois huit, Les compartiments, Blue train.  L'idée, étant de proposer des variations sur le thème ferroviaire, de l'aborder sous des angles divers, et de jouer avec la forme en conséquence. Il présentera les trois premiers lors du mini Marché de Poésie de La Rochelle, et je les emporterai dans ma valise pour le salon jeunesse de Luçon, petite ville dont la gare n’est pas étrangère aux souvenirs de Fred Sochard, mais c’est  là une autre histoire...