Afin de pouvoir faire imprimer
le recueil de poésie bilingue Coraçao sem frei/Cœur sans frein d’Astrid
Cabral par un imprimeur de qualité et par là de tenter de nouveaux canaux
de diffusion nous avons lancé une collecte sur la plateforme web généraliste de financement participatif dédiée à la
créativité et à l'innovation.
La collecte a commencé :
http://www.kisskissbankbank.com/projects/coracao-sem-freio-c%C5%93ur-sans-frein
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Merci aux premiers donateurs aux ules mystérieux…
Quelques
repères et dates…
ASTRID
CABRAL est née au BRÉSIL, le 25 septembre 1936, à Manaus où de bonne
heure elle intègre le mouvement moderniste littéraire amazonien, connu sous le
nom de Clube da Madrugada (Club de l’aube). Cet ancrage dans une réalité
physique, locale sera une constante de sa poésie, même si la perception de
celle-ci est avant tout intimiste, le développement d’une sensibilité
féminine forte. Cet environnement, culturel, affectif, elle le quittera
définitivement à l’âge de 18 ans où elle déménage pour Rio de Janeiro. Sans
cesse, dans ses poèmes, elle y retournera.
Diplomée de Lettres
Néo-latines à l'Université Nationale de Philosophie, elle
enseigne à Rio la littérature brésilienne puis à l’Université de Brasília
(DF) langue et littérature portugaise du Moyen Âge. Dans
cette université, dont elle est l’un des membres fondateurs, elle travaille de 1962 à 1966.
Jusqu’au coup d’état militaire où elle démissionne. A l’amnistie, plus de vingt
ans plus tard, elle réintègrera l’Université.
En
1968, elle entre au Ministère des Affaires Étrangères comme Officier de
Chancellerie, et travaille à Brasilia, Beyrouth, Rio de Janeiro et Chicago,
effectuant les travaux les plus divers. Elle travaille au cabinet du
Ministre à Brasilia, à l’Ambassade du Brésil à Beyrouth, au Consulat
Général du Brésil à Chicago. Durant plusieurs années aux Archives Historique de
l’Itamaraty à Rio de Janeiro, elle
s’occupe de recherches ainsi que de la révision des
14 volumes des manuscrits du conseil d’état, et à l ‘Institut
Brésilien d’Education, Science et Culture, organe lié à l’Unesco, elle est
l’éditrice responsable de la publication du bulletin mensuel de l’institution.
Astrid
Cabral a reçu de nombreux prix importants
de poésie, dont deux de l’Académie Brésilienne de Lettres. Elle figure dans
plus de cinquante anthologies nationales et internationales. C’est ainsi
qu’à plusieurs reprises elle a été invité comme représentante de son pays, aux
Etats-Unis et en Europe. Depuis la fin des années 90, elle a
participé aux mouvements de l’oralité de la poésie, entre autres Panorama
da palavra, Poesia simplesmente, Ponte
de versos. Elle écrit aussi des chroniques et des textes de critique à la
demande des journaux et des auteurs.
Fondatrice
de l’Associação Nacional dos Escritores de Brasília, elle fait partie du
Pen Clube do Brasil et de l’União Brasileira de Escritores de Rio
de Janeiro. Elle a traduit de l’anglais plusieurs livres pour la
Bibliothèque de Readers’ Digest et pour l’ Editora Global, « Walden
ou la vie dans les bois» et « La désobéissance civile», de Henry David
Thoreau.
Veuve
du poète brésilien Afonso Félix de Sousa, avec qui elle a vécu plus de 45
ans, elle est la mère de cinq enfants. Aujourd'hui elle vit à Rio de Janeiro
Livres publiés:
Alameda
(contes) 1ª edição: GRD, Rio, 1963; 2ª edição: Editora Valer, Manaus, 1998
Ponto de cruz (poésie) Cátedra, Rio, 1979
Ponto de cruz (poésie) Cátedra, Rio, 1979
Torna-viagem
(poésie) Pirata, Recife, 1981
Zé
Pirulito (histoire enfantine) Agir, Rio, 1982
Lição
de Alice (poésie) Philobiblion, Rio, 1986
Visgo
da terra (poésie) Edição Puxirum, Manaus, 1986
Rês
desgarrada (poésie) Thesaurus, Brasília, 1994
De
déu em déu (5 livres) Sette Letras/Biblioteca
Nacional, Rio, 1998
Intramuros
(poésie) Secretaria de Estado da Cultura do Paraná, 1998
Rasos
d’água (poésie) Co-edição Governo do Amazonas,
Editora Valer, Manaus, 2003
Jaula (poésie)
Editora da Palavra, Rio de Janeiro, 2006.
Traduit de l’anglais
par Host Publications, Austin, Texas
Ante-sala (poésie)
Editora Bem-te-vi, Rio de Janeiro, 2007
Doigts dans l’eau (poésie) , Lês Arêtes. La Rochelle, 2008
Antologia pessoal
(poésie) Editora Thesaurus, Brasília, 2008
50 poemas escolhidos pelo autor
. Editora Galo Branco, Rio de Janeiro, 2008
Palavra na berlinda(poèsie).Editora
Íbis Libris, Rio de Janeiro, 2011
Ce jardin secret
Dans
ce jardin si nocturne
s’empilent
les ténèbres crépues
comme
des touffes de velours.
Émancipés
du jour
tournent
les tournesols fous.
Semblables
aux feuillages rebelles
bougent
les êtres délivrés
de
leurs cages habituelles.
Des
anthuriums sans pudeur
exposent
l’audacieuse luxure
de
leurs membres raides
tandis
qu’un arôme humide
et
fort envahit tous les nez.
Des
fruits exotiques engraissent
du
sang roux du crime
coagulé
sous la terre usée
alors
qu’à l’ombre des orties
vie et mort se complètent.
Non, la poésie
d’Astrid Cabral n’est pas exotique même si l’on y trouve des fruits, des
animaux sauvages, des plantes exubérantes… Oui, Astrid Cabral aime et connaît
les fruits nourriciers de son Brésil natal. Elle en connaît le nom, la saveur,
la couleur, le poids, les vertus. La matière, le périssable, la nature, composent
le sol où s’enracine sa poésie. Des fruits de cette terre elle ne craint rien, et
sourit de la malédiction qui frappe encore certains. A ceux-là, fruits
défendus, elle trouve une saveur unique. Et cette saveur même nourrira à son
tour la terre qui les a portés, s’infiltrant dans quelques cours d’eau souterrains
selon des voies internes propre à leur navigation. Territoires baignés de cet
élément féminin, imprévisible, qu’est l’eau, nourris de ses alluvions, d’une
gestation souterraine. La sensibilité d’Astrid Cabral épousera sans crainte le
mouvement, le rythme de l’eau. Elle y lavera les sentiments de leur
sentimentalité. L’émotion est intacte. La
connaissance de soi, de l’autre, de soi autre, sans cesse renouvelée. Mémoire qui
ne cesse jamais de couler proche ou lointaine, élément naturel qui défie les
barrages. Connaissance-mémoire contemporaine, résolument, ancrée dans le
quotidien, les pieds sur la terre, et la tête ? Pas tout à fait, pas seulement,
car il y a ce qui va plus loin que le visible, ce qui nous échappe . Ce qui commence dans
l’expérience, et qui finit l’on ne sait où ? Ce qui commence, ce qui finit ?
Qui sait ? L’expérience quotidienne, au cœur de la poésie d’Astrid Cabral est
dépassée, éclairée non par des éclairs aveuglants mais par une lumière
intérieure, une petite flamme, humble mais ardente. Ses poèmes, pour la plupart
sont écrits d’un seul trait et rarement retravaillés. A ceux qui s’en étonnent,
elle répond préférer l’humain à l’inanimé.
L’humain, la nature où elle puise la force de vivre, de surmonter les
épreuves, et de remercier dieu !