Afin que toujours le nomade soit une lanière de souffle en voyage
et que demeure cette attention extrême
d'une solitude pour une autre :
on rentre dans la tente mettre l'eau du thé à bouillir
pour ce qui n'est encore qu'un point immobile
sur l'horizon vibrant !...
Alain Bernaud / Varanger / aux éditions Isolato
transitoire...
en fin de compte, acceptes-tu ou pas ?
certains marchent dans le désert pour trouver l'éveil, d'autres se retirent au fond de cellules elles-mêmes retirées de tout, d'autres encore s'enfoncent dans la fournaise des villes surpeuplées dont ils cherchent le centre secret,
Alain Bernaud, lui, étreint sa solitude, fidèle et cependant inaliénable, dans le vide et la lumière du Grand Nord.
Le vent, la roche, l'oiseau, la fleur rare entrent par sa pupille et l'éclairent sur lui-même, sur son humanité qui ne peut exister sans la Nature dont elle procède. A la recherche d'une origine, à la recherche d'un futur qui peut surgir dans un grain infini
Que sommes-nous sans eux ?
Pas grand chose
et le chemin reprend vie, pour chacun.
Pas de mélancolie, de nostalgie d'une nature idyllique.
Pas d'idylle entre l'homme et la nature mais la possibilité d'une rencontre, au présent
et c'est ce qui me frappe le plus dans Varanger, le présent, cette attention extrême au détail,
celui qui fait la petitesse et la grandeur du quotidien
qui rend aux gestes leur grâce
celle que l'on garde en soi
...
bientôt les Arêtes auront planté leur tente
comme ces plantes qui poussent en milieu aquatique elles auront la taille désirée...